LONGS MÉTRAGES

La question de la dramaturgie me passionne. Je n’ai sur ce plan aucune certitude. Je cherche, je tâtonne. Quand je commence à écrire une histoire, je travaille d’abord sur la structure dramatique. J’accorde une certaine priorité à la créativité. Je crois que pour donner envie aux spectateurs de venir voir nos films, il faut être inventif. Il me semble que ce qui menace la production cinématographique actuelle, c’est la perte d’imaginaire: si on est en Amérique, on compte sur les effets spéciaux pour palier la faiblesse du scénario, si on est en France, on compte sur les acteurs ! Vu de l’extérieur, on peut ne pas trouver ma filmographie très cohérente. Cela est dû au fait qu’il m’a fallu « des essais et des erreurs » pour apprendre. Avec mon dernier film, je crois que j’ai enfin trouvé ma propre musique. L’avenir le dira !


LE PROMENEUR D'OISEAU
Je n'ai toujours pas bien compris pour quelle raison, mais "Le papillon" est un film incroyablement populaire en Chine. En 2009, j'ai rencontré à Pékin deux jeunes producteurs, Steve René (Français) et Ning Ning (Chinoise). Les accords de coproduction entre la Chine et la France venaient d'être signés, et ils avaient envie de faire un film franco-chinois. J'étais déjà venu en Chine deux fois, mais très brièvement. Ma connaissance du cinéma chinois était des plus limitées. Je ne connaissais ni les acteurs, ni les techniciens et surtout, je ne parlais pas un mot de mandarin. Raisonnablement, j'aurais dû décliner la proposition. Le goût du challenge et de l'inconnu l'a emporté. J'ai commencé à prendre des cours de chinois, à voyager, etc.... La première idée était de faire un remake de "Le papillon" (vu par 15 millions de Chinois...mais jamais sorti en salles). J'ai vite évacué cette piste et choisi d'écrire un scenario original, spécifiquement chinois. Tout a vraiment commencé début 2010...
"MAGIQUE !"
Après avoir écrit la chanson du générique de fin de "Le papillon", j'ai eu envie de faire un film musical. J'ai écrit le scénario puis je me suis mis en quête d'un compositeur. Je ne connaissais pas personnellement Cali mais j'aimais ses chansons et ce que je percevais de l'être humain. Il a commencé à faire des maquettes de musiques sur les textes. Plus nous avancions dans ce travail, plus je me disais qu'il avait des points communs avec le personnage de "Baptiste" (l'un des deux clowns, le partenaire d'Antoine Duléry). Nous avons fait des essais. Ce fût pour lui le début de la grande aventure. Une aventure qui, après bien des détours, a finalement pris corps au Québec !


LE PAPILLON (2002)
J’ai de l’affection pour les petites bêtes (pour de plus grosses aussi d’ailleurs, par exemple les chats !) et pour les enfants. En surfant au hasard sur Internet, je tombe sur un site sur les papillons. Je découvre alors l’existence de l’Isabelle, un papillon rare, interdit à la chasse. Un papillon qui porte un prénom féminin ! Je note le mot sur un post-it. Le bout de papier jaune restera plus d’un an sous mon nez. Parallèlement, je cherchais une histoire qui me permettrait de mettre en scène un vieil homme et un enfant…


LA VACHE ET LE PRÉSIDENT (2000)
Je venais de passer plus d’un an sur la préparation d’un film qui s’est arrêté huit semaines avant le début du tournage. La dépression n’était pas loin ! Par hasard, je tombe sur un magazine où je vois, en petit, une photo de Bill Clinton avec une dinde, et cette légende : « A l’occasion de Thanks Giving, pour être fidèle à la tradition crée par Abraham Lincoln, comme chaque année, le Président des Etats unis a gracié une dinde ! » Cette image et ces quelques mots m’ont donné l’idée de ce scénario.


TOUT DOIT DISPARAÎTRE (1997)
Philippe Ledem, un ami scénariste, avait écrit ce scénario. J’a toujours aimé la comédie et j’ai été tenté par l’idée d’un film d’humour noir « à l’anglaise ». La particularité de ce film tient dans le casting qui a vu les véritables débuts au cinéma d’Elie Seimoun, de José Garcia, de Yolande Moreau et d’Ophélie Winter. J’ai pu constater que le film était soit adulé, soit (plus souvent je crois) carrément détesté. Comme je fais des films pour apprendre à faire des films, celui-ci a en tous cas été une bonne expérience pour moi.


CUISINE ET DÉPENDANCES (1992)
J’étais allé voir la pièce au Théâtre la Bruyère très tôt à ses débuts. Quelques mois plus tard, je reçois un coup de fil de Marc Goldstaub, le collaborateur d’Alain Poiré, grand producteur chez Gaumont dont j’avais fait la connaissance et à qui j’avais montré quelques uns de mes films « industriels » « Nous allons porter cette pièce au cinéma, il n’y a pas encore de scénario mais le tournage ne dépassera pas 6 semaines en studio. Est-ce que ça vous intéresse ? » Quelques jours plus tard, je rencontrais les auteurs, Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri.


L’ARBRE SOUS LA MER (1985)
J’avais commencé à adapter le livre pour un budget de production « normal ». Faute de trouver un producteur (donc un financement), il m’a fallu revisiter le script une bonne dizaine de fois afin d’entrer dans une économie faisable. Bernard Lutic, excellent chef-opérateur (mort depuis dans un accident d’hélicoptère alors qu’il était en repérages) m’a été d’un immense secours. Nous avons fait le film avec trois mandarines, autant dire sans éclairage. Il a obtenu le Prix de la meilleur Photographie au Festival de San Sébastian.